Ecrivain : que laisse-t-on au monde ?

Je suis las, je suis las, je suis las. De la fatalité soudain on s’échappe. C’est ce que j’ai réalisé en partant en pèlerinage de la vérité, à travers les ténèbres de l’erreur humaine. J’ai pris avec moi du pain sec et de l’eau pour longtemps, sachant que je devrais endurer bien des épreuves avant de trouver ce que je cherche. Et ainsi, je marche depuis des semaines, sans relâche, bravant le vent, la pluie et la neige qui tombent sans cesse. Et il neigeait toujours.

Pourtant, je ne suis pas découragé. Je sais que je dois continuer, que la lumière finira par apparaître. Comme une étoile lointaine, elle brille au bout de mon chemin, m’appelant à avancer toujours plus loin.

Parfois, je repense à cette soirée d’été calme, où nous avons marché ensemble, profitant de cette dernière chance d’être ensemble, de parler un peu, de sentir la fraîcheur de l’air autour de nous. Je sais que c’était la dernière fois que nous serions réunis ainsi, et cela me rend triste. Mais je continue à avancer, car je sais que c’est ce que je dois faire.

Coupée est la branche qui aurait pu grandir tout droit, et brûlée est la branche de laurier d’Apollon. Je médite souvent sur ces paroles, me demandant ce qu’elles signifient pour moi, pour mon voyage. Peut-être que je devrais laisser derrière moi les choses qui me retiennent, les choses qui m’empêchent de grandir tout droit, comme cette branche coupée. Et peut-être que je devrais abandonner les lauriers de la gloire, les rêves de grandeur qui me brûlent comme cette branche d’Apollon. Je ne sais pas encore, mais j’y réfléchis.

Le monde n’est pas une machine, monsieur Galichon, il est un cœur. Cette phrase m’accompagne depuis longtemps, depuis que je l’ai lue dans un vieux livre poussiéreux. Elle me rappelle que le monde est vivant, qu’il respire et palpite comme un cœur. Elle me rappelle que je suis un petit maillon de cette grande chaîne, et que je dois faire de mon mieux pour la maintenir en vie.

Maintenant, je ne rappellerai que cette phrase : l’univers de Poe est contenu dans Eureka ; celui de Dieu dans la Bible. Elle me fascine, cette idée que tout l’univers de Poe pourrait tenir dans un seul livre. Cela me donne envie de lire Eureka, de découvrir les secrets qu’il renferme. Quant à la Bible, je la connais bien. Elle m’a accompagné tout au long de ma vie, me donnant espoir et réconfort dans les moments difficiles.

Je sais que j’ai bien aimé cette terre d’ébène. Ces mots résonnent en moi comme une chanson, une mélodie douce et triste à la fois. Je pense souvent à cette terre lointaine, à ses forêts.

Dans Bouclard #04, la revue, il y a un tableau analytique de morts d’écrivains en fonction de leur degré de douleur et de classe. Il s’agit de morts inattendues pour la plupart.

Mais quelle a été la dernière trace (publiée) de ces écrivains pour le monde ?

En choisissant la dernière phrase de leur dernier livre, Mona + ChatGPT ont construit un texte qui redéploie ce que ces morts avaient à dire.

Texte qui prend appui sur les dernières phrases publiées de : Ödon von Horvath, Eugène Dabit, Jacques Vaché, Emile Zola, Francis Bacon, Sherwood Anderson, Eschyle, Christopher Marlowe, Pablo Neruda, Edgar Alla Poe, Albert Londres, René Goscinny, Boris Vian, Pietro Aretino, Nicolas Gilbert, Tennessee Williams. Sur un choix original de Thierry Fétiveau / Bouclard éditions.

“La Dernière phrase de la Bible” : requête à MidJourney en janvier 2023